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Laurentides International
Par L’équipe de la Fédération des Caisses Desjardins du Québec Contenu partenaire

Des outils pour ne plus vendre au-dessous du prix

Inflation

L’importance d’avoir une stratégie de couverture quand on exporte : c’est toujours d’actualité !

Comment faire face à la volatilité des prix des produits ou des matières premières ? Par la gestion des risques, les opérations de couverture (hedging), les contrats à terme, la protection des marges, tous des quasi-synonymes, des outils qui n’ont jamais été aussi populaires !

Connaître ses coûts

Faire des transactions au Chicago Mercantile Exchange, c’est le quotidien de Simon Brière, stratège de marché au bureau montréalais de R.J. O’Brien & Associates Canada, firme de courtage qui bénéficie d’une entente de référencement avec Desjardins. Avant de se lancer dans quelques achats ou ventes de contrats à terme, le financier rappelle la base des opérations de couverture : connaître ses coûts pour mieux élaborer sa stratégie. « En sachant combien vous coûte la production de votre produit phare, vous savez à partir de quel prix vous faites du profit. C’est important pour ne pas rester un éternel malheureux, soit quand vous vendez et que le prix continue de monter, soit quand vous vendez et que vous auriez espéré en vendre plus à ce prix. »

Si acheter et vendre des positions dans le marché des commodités (bois d'œuvre, acier, blé, maïs, etc.) permet de réduire les pertes financières, à l’inverse, est-il possible de s’enrichir avec la bourse? « Les produits financiers dérivés comme les contrats à terme ne permettent pas que de niveler les hauts et les bas, mais aussi de saisir des occasions d’affaires. On peut aller chercher plus, même une fois payés les services de courtage », assure Simon Brière, qui prend soin de distinguer opérations de couverture et spéculation.

Contrairement au spéculateur enclin à risquer, l’opérateur en couverture se protège, sans profiter outre mesure ou parier sur les cours de la bourse. D’ailleurs, quelles sont les proportions de spéculateurs sur les marchés? Simon Brière mentionne qu’un maximum de 20 % de spéculateurs y participe. Ces agents économiques provoquent quelques distorsions de prix, mais ne sont pas assez puissants pour contrecarrer le jeu de l’offre et de la demande découlant de l’économie réelle. Motivés surtout par l’appât du gain, ils ne parviennent pas, à long terme, à influencer la dynamique et à déjouer des facteurs externes telle : dame Nature !

Benoit Marcoux, directeur, Devises et produits dérivés chez Desjardins, souligne d’ailleurs que les marchés des contrats à terme ne sont pas des casinos. « Les entreprises les plus à risques sont bien souvent celles qui ne gèrent pas leurs risques avec des dérivés », aime-t-il rappeler. Les produits dérivés ne sont donc pas utilisés comme des investissements. Ce sont plutôt des outils faisant partie d’une stratégie de gestion de risques aux objectifs mesurables. Maximiser le rendement tout en limitant les risques.

Connaître les prix

La connaissance de ses coûts est importante, celle des prix aussi. Pour cela, de nombreuses applications et pages Web permettent de connaître les cours en temps réel et de comprendre les répercussions de différents aléas. Rappelons que le prix possède trois composantes :

  • la valeur de la commodité sur le marché de référence (Chicago)
  • le taux de change
  • la base ou la valeur locale, un ajustement qui reflète l’offre et la demande pour le produit à un endroit donné, incluant les frais de transport.

Parce qu’elle est un reflet du marché réel, la base correspond aussi à la proportion du risque qui ne peut pas être couverte avec des produits dérivés.

Quelle proportion de sa production doit-on sécuriser ?

« Comme dans tout bon portefeuille, un plan de commercialisation devrait répartir les risques, estime Simon Brière. Ce n’est donc pas 0 % ou 100 % de la production. » Les entreprises exportatrices débutantes devraient y aller lentement mais sûrement, en sécurisant une part croissante année après année. Évidemment, chaque entreprise, selon ses possibilités de stockage, est différente. Certaines veulent des revenus répartis dans l’année, d’autres s’accommodent d’entrées d’argent concentrées sur de courtes périodes. Les entreprises en croissance, endettées ou qui ont de la relève sont plus sensibles à la gestion des risques, car si le prix des produits baisse, ou celui des intrants monte, leur profitabilité est en péril.

Enfin, pourquoi l’opération de couverture paraît-elle si compliquée ?

« On n’est pas obligé de comprendre toute la mécanique du marché pour mettre en place une stratégie de couverture, assure Benoit Marcoux. Connaître les quantités prévues et le prix (ou le taux) auquel on fait une marge satisfaisante, c’est le point de départ; ensuite, on se fixe un horizon de temps et on a les éléments essentiels pour commencer avec des stratégies simples. Mais la clé pour faire des affaires en toute confiance reste d’avoir le bon accompagnement. »

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